Une guerre, une croisade.

Réduit à l'état de bête sauvage, Beldo, resta coupé de l'extérieur pendant plusieurs semaines, se nourrissant de rat et d'autre nuisibles vivant dans la bibliothèque.
Une lueur rouge apparu derrière une étagère, puis elle s'intensifia. Beldo regarda, mais la source était cachée par l' étagère. Il se rendit compte que cela bougeait, il reconnut la lumière du feu. Soudain, un silhouette s'avança... C'était l'esprit du feu, habillé de La Solide et de Clarent. Sa voix fantomatique s'éleva:
-La guerre est à notre porte, comme au temps de Gurvillons ! Les Marche-Froids sont de retour, et ont investi l'ancienne Aroulïk !`
Beldo resta sans-voix face au discoure de ce feux vivant.
-Toi, Beldo, tu es choisi pour mener une croisade... Pour la dissolution des Marche-Froids

Le discours de La Chose continuait, promettant à Beldo gloire et renom. Alors que les paroles continuaient, Beldo changea. De pitoyable créature, il devint un chevalier au regard sévère. À cet instant, il n'avait plus rien d'un hobbit, et il ne l'était plus.

Beldo sortit de la bibliothèque, droit et le visage sans expression. Il était vêtu d'une lourde armure d'argent, sur sa poitrine un tabard illustré de la croix de feu. Sa voix retentit, il annonça le retour d'Aroulïk, la création de la croisade...

Trois jours plus tard, il marchait à la tête d'une petite armée de volontaires, équipés pour la guerre. La guerre était à nouveau présente, et elle restera... Jusqu'à bien longtemps !

La troupe conduite par Beldo arriva en quelques jours à la vieille Aroulik, d'où Orpheee n'était pas encore parti. Dans la cité en ruines, les soldats conduits par le hobbit explorèrent chaque ruelle, chaque maison. Puis, alors que la nuit tombait et que les guerriers allumaient leurs torches, les orcs, possédés par les esprits des morts rebelles, descendirent des niveaux supérieurs et prirent au dépourvu les allysanais qui furent par conséquent des proies faciles. Bon nombre d'entre eux furent décimés avant que Beldo n'arrive à organiser un semblant de résistance, et ne fasse battre retraite à ses hommes. En fin de compte, c'est une troupe réduite de plus de moitié qui reprit la route de la nouvelle Allysan afin d'annoncer aux Président la catastrophe.
Orpheee, situé sur une très haute tour, juché sur une minuscule vire, assista au combat de bout en bout. Il ne fit rien. Absolument rien.
Puis, l'affrontement fini, il poussa un long soupir : "Désolé, Beldo, je ne peut rien pour toi"
Puis, un éclair bleu, l'elfe passa dans le monde des morts où, il le savait, il lui faudrait affronter la colère de Marlab pour n'avoir pas obéi aux ordres donnés par sa souveraine.
Mais le mage, bien qu'il répugnât à se battre à nouveau, n'en voulait pas moins participer aux événements. Et ses observations s'étaient révélées précieuses. Si les vivants voulaient triompher de cette armée de morts rebelles, ils leur faudrait le soutient de Marlab et des ses armées, puissantes entre toutes. Encore que... rares étaient les morts qui comme Orpheee avaient pu conserver leur corps, et bien que la plupart se soient enrôlés dans les armées des morts, ils seraient trop peu nombreux pour vaincre les anarchistes... et prendre possessions des vivants n'était, pour une question d'étique, envisageable qu'en tout dernier recours, et encore.

Les allysanais surent donc que quelque chose vivant entre les murs d'Aroulïk. Monsieur le président envoya donc une autre armée, dirigée par Beldo, pour qu'il instaure un siège à La Ville Macabre. La croisade de feu ( tel fût-elle baptisée, en raison de son emblème: la croix de feu) partit, avec elle l'espoir d'une victoire... prématurée.

Dans le même temps, Orpheee rentré au palais de Marlab dût affronter sa colère.
Puis elle lui ordonna de prendre la tête d'un groupe de cinq magiciens qui avaient conservés leurs corps (un nain, un homme, deux elfes et un hobbit), et d'aller soutenir Beldo.
Orpheee retraversa donc la frontière des morts accompagnés des mages, puis alla se mettre au service de Beldo pour l'attaque de la vieille cité.
Il eu alors l'idée d'enseigner ses arts gris à une personne en particulier...
Aïlin, ce jeune elfe mage noir, avaient le potentiel nécessaire. Orpheee aurait bien enseigné son art à Morgane, mais elle avait déjà un mentor. de plus, la façon dont elle percevait la magie était inconnue d'Orpheee qui ne savait comment elle pouvait s'en servir.

L'armée arriva enfin aux portes d'Aroulik, balayant toute les embuscades sur leur chemin, lui donnant une fausse confiance sur la réelle puissance des Marches-froids. Devant un portail, aparement vieux et solide à la fois. Une odeur de mort se faisait sentir, et l'atmosphère était lourd... et sombre.

Un émissaire fut envoyé. Il cria devant le portail:
"Au nom du président d'Allysans, je vous annonce que la guerre est déclaré contre vous. Renoncez tout de suite, et quittez l'ancienne cité maintenant, et la paix serra rétablie !"
Un nuage noir se forma devant l'émissaire, et apparue une créature semblable à la Liche de feu, mais portant une armure faite d'un métal gris-noir. Entre les différente pièce de l'armure ce laissait voir corps composé d'ombre, il portait à la main une épée immense et dentelée. Elle pouvait ressemblait à Clarent, l'épée du feu, si celle si n'avait pas était couverte d'une ombre épaisse.
"Je vois, dit une voix fantomatique, que les restes terrestres du Piedure ont fusionnés avec Clarent. Mes semblables commence à faire la même chose que moi... Pour me détruir..."
Les soldats ne comprenaient pas bien la mention à Piedure (qui était le surnom de Bolbi) et à Clarent. Mais Beldo comprenait à présent.
"Essayez donc de prendre ma cité, petites larves insinifiantes..." Et elle disparue.

Durant 2 jours, les croisés tentèrent, sans succès, de briser la vielle porte. Avec des béliers, des sorts destructeurs... Mais rien ni fit. Commença alors officiellement le siège d'Aroulik.

Orpheee se matérialisa dans la grande salle du trône.
Assise sur son haut siège de granit noir comme le néant, Marlab se redressa, une lueur de soulagement sur les traits, vite remplacée par un air dur. Les courtisans et hauts dignitaires présents se mirent à chuchoter, puis, sans faire de bruit, quittèrent la salle, laissant la souveraine seule avec son Prince.
Orpheee, sans regarder sa reine, quitta sa cape plaine de poussière. Puis il dégrafa sa ceinture et laissa choir son épée. Enfin, il mit un genou à terra, la tête toujours baissée.

-Majesté, dit-il enfin.

Un long silence succéda à ce salut si froid et si formel. Ni la souveraine ni l'elfe ne bougèrent d'un pouce. Puis, Marlab poussa un long soupir, et sans rien dire, fit un geste de la main. Orpheee sortit de la salle, puis se téléporta à nouveau.
Tandis qu'il se matérialisait aux côtés de Beldo, une larme coula sur sa joue.
Puis, il lança son premier sort contre la porte. Elle explosa...

L'armée entra dans la cité tel une vaque. A la surprise générale, aucun ennemi ne fit résistance. Jusqu'à ce que toute l'armée aie passé le portail. La herse se referma subitement, une barrière magique (très) puissante la protégeant. Soudain, l'armée des Marches-froids apparue, et écrasa les croisés. La bataille dura quelques heures à peine. Il ne resta que Beldo, Orpheee et l'unité de commandement. Les soldats ennemis les regardèrent, immobiles, puis l'Ombre en armure vint devant Beldo.
" La partie est terminée, descendant de Piedure. L'esprit de Clarent t'as promis du renom? Tu ne trouvera que la mort !"
L'Ombre décrit une coupe horizontale, puis tout les croisés tombèrent comme frappés par la foudre. Beldo tomba à la renverse. Orpheee (étant déjà mort) ne fût pas affecté. Avec effroi, il se mis à genou au dessus de Beldo et vit son visage, celui de l'ancien Beldo, joyeux et fêtard. Beldo mourût dans Aroulik.

Orpheee contempla longuement le frêle corps pourtant plus solide qu'un sabre qui gisait au sol.
Puis, avec toute la douceur du monde, il ferma les yeux de son si petit mais néanmoins courageux ami. Lorsqu'il releva la tête, ses yeux d'ordinaires verts émeraude, toujours alertes et rieurs, avaient été remplacés par de orbes d'une noirceur absolue et effrayante.
Orpheee parla d'une voix plus froide encore que, la mort. Le sens de ses paroles était si profond que nul ne le compris. Dans une gigantesque explosion, les tours d’Aroulik s’effondrèrent, ses rues furent éventrées, les murailles jaillirent au sens littéral dans toutes les directions, tandis que les corps désarticulés des meurtriers de Bolbi volaient dans toutes les directions. Les morts que les occupaient en sortirent, furieux, et assaillirent Orpheee sans tarder. C’était sans compter un pouvoir qu’il tenait de Marlab. D’un mot, il put les emprisonner dans un orbe de verre enchanté. Puis, il se tourna vers leur chef qui n’avait pas bronché.

-J’ai vu trop d’amis mourir au combat. Même la mort ne m’a pas épargné cette épreuve. Avec ce hobbit, brave parmi les braves, comme tous ceux de sa lignée, c’est une partie de moi et de l’histoire, que tu as assassiné. Tu dois payer.

La silhouette ricana, puis enleva son manteau d’ombre. Comme Orpheee le supposait depuis un moment déjà, il s’agissait de la liche de feu qui dégaina Clarent.

-Viens-y donc, grinça l’abomination tandis qu’Orpheee détaillait sa splendide armure. La Solide.

Le combat débuta, et prit très vite fin. Nulle liche de quelconque sorte ne pouvait se prétendre supérieure à Orpheee qui eut tôt fait d’avoir raison d’elle. Puis il quitta Aroulik, le cœur lourd, les larmes aux yeux.
Il alla vers les bois, puis toqua à la porte d’une haute construction de bois. Une hobbite ne tarda pas à lui ouvrir. La jeune femme était d’une beauté sidérante.
De longues boucles d’un blond éclatant cascadaient autour d’un corps souple et fin, terriblement sensuel, encadrant un visage harmonieux, aux grands yeux violets parés de longs cils, surplombants un nez d’une grande finesse, et une bouche vermeille dont les lèvres étirées en un charmant sourire donnaient à la jeune femme un air joyeux et enjoué.
Le début de courbe soulignant le ventre de la hobbite criait à quiconque le voulait qu’elle était la femme la plus heureuse du monde. Orpheee avait pour lui 13 siècles de sagesse et d’expérience, mais ils le laissèrent totalement désarmé devant la beauté et la fraîcheur de l’inconnue.

-Mademoiselle… vous êtes la compagne du sieur Beldo, commença l’elfe ?

-Oui, seigneur Elfe. Vous êtes… ?

-Un ami de Beldo. On m’appelle Orpheee.

La jeune demoiselle se figea un instant, puis elle fit une courte révérence.

-Seigneur, pardonnez-moi, je ne vous avais pas reconnu. Entrez-donc !

Orpheee obéi, puis, s’étant assis sur un divan, il refusa aimablement la collation proposée par son hôtesse. Ils discutèrent de choses et d’autres, le mage repoussant l’échéance fatale. Enfin, ne pouvant faire diversion plus longtemps, il sorti de son sac une armure splendide quoique ternie par la poussière, et une épée de même. Puis, désignant le ventre arrondi de la femme, il s’enquit :

-C’est pour quand ?

-Il sera là dans cinq mois, répondit-elle, pleine de fierté.

Prenant son courage à deux mains, l’elfe inspira un grand coup, puis se lança :

-Mademoiselle… voici l’héritage de cet enfant. L’armure ancestrale de sa famille, la légendaire Solide, et cette épée, Clarent, épée élémentaire du feu. Ne me demandez rien pour le moment… Ces armes n’iront pas au seigneur Beldo. Il en aurait certes été digne, mais il est tombé il y a deux heures, dans l’ancienne Aroulik. Je n’ai pu que venger sa mort en tuant ses assassins.

La demoiselle hobbite devint pâle comme un linge.

-Mort…

Puis, sans rien dire d’autre, elle s’évanouit. Orpheee la transporta donc dans la famille de son défunt compagnon, et après avoir expliqué la situation à la matriarche et lui avoir dit qu'il conserverait la corps de Beldo afin que celui-ci le récupère dans sa mort, s’en fut.
Près d’Aroulik, Orpheee qui s’apprêtait à regagner Marlab aperçu soudain deux fuyards qui galopaient vers lui à vive allure…

Les deux fuyards soulevaient dans leur course un lourd nuage de poussière.
Ils semblaient aller à toute vitesse, mais la vision elfique développée d'Orpheee lui avait permis de les voir longtemps avant. Avant qu'ils se soient approchés suffisament pour qu'il puisse en avoir une vision distincte, Orpheee eut une surprise. Gribouille venait d'apparaître à ses côtés. Sa présence était très inattendue. Depuis sa mort, Gribouille n'avait cessée de travailler aux côtés de son amie Marlab, et de l'aider en effectuant des missions. Mais toujours dans une extrême discrétion. Si bien qu'Orpheee appartenent au royaume des morts lui aussi ne la voyait que dans de rares occasions. Et uniquement chez les morts. Il n'avait pas eu vent d'ailleurs, d'une quelquonque mission à la surface pour la naine. Gribouille n'avait pas pu, comme Orpheee, conserver son corps en toute intégrité. Par le lien qu'il les unissait, autant sentimentalement que physiquement, Marlab avait pu accorder à Gribouille une enveloppe coporelle solide. Et la possibilité ainsi de pouvoir cotoyer les vivants. Mais ce n'est pas quelque chose de vraiment stable. Et les visites chez les vivants se devaient d'être courte. Ainsi, sans être la premiere, ce n'est que très rarement que Gribouille revenait à la surface. Mais tous ces évènements tragiques l'avaient amenée a venir ici.
L'instant de surprise vite passé, Orpheee salua Gribouille qui commença alors à parler
"Bonjour, elfounet (surnom récolté durant leurs sempiternelles chamailleries du temps de leur vivant), je suis contente de te voir. C'est bien souvent trop rare.
Sinon, ne t'inquiète pas, les deux personnes que tu vois arrivés a grande vitesse, sont amicales. C'est le jeune elfe Aïlin, et une elfette. Transmet a celle ci d'ailleurs, qu'elle seul peut décider de son futur et qu'il faut qu'elle est confiance en elle et en sa volonté, quoi qu'il arrive. Maintenent, je suis désolé, mais je vais devoir te laisser déja. Mais leur arrivée me retarderait un peu plus, et je ne peux rester trop longtemps à la lumiere. C'est bien dommage. Prends bien soin de toi. Et à la prochaine."
Et sur ces paroles énoncées rapidement, elle s'en alla, tout simplement d'un pas tranquile, mais au fur à mesure, semblait s'effacer jusqu'à ne plus être là totalement. Une demi-seconde plus tard, Orpheee voyait s'arreter devant lui Aïlin et l'elfette, et leur parla.

La venue de Gribouille mit un baume sur la cruelle blessure qu'avait ouverte la mort de Beldo en son cœur.
Il était vraiment heureux de la voir, et trouvait ces occasions trop rares.
Alors qu'elle disparaissait, il lui pensa :

-Eh, mi portion, faudra qu'on s'occupe ensemble de ces morts rebelles ! Cette fois-ci t'était à la bourre ! A, faudra que je voie avec notre souveraine, mais je crois entrevoir un moyen de résoudre tes coups de soleil !

L'ayant pensé tellement fort, Gribouille ressenti ces paroles, et sourit.
De la même facon, elle s'adressa à Orpheee par penser.
"T'inquiète Elfounet, je me rattraperais, ce n'est que partie remise! Quand à mes coups de soleil... Tu m'interesse... Aller, j't'offre une bière et on en parle à ce moment...Ah! J'oubliais! Tu peux plus boire de bière! Inconvéniant propre aux morts! Sauf les nains, chez qui c'est une segonde nature, et donc, inextripable. Aller, sans rancune! "