Mission diplomatique pour un elfe décédé

Cela faisais maintenant trois mois que le seigneur Orpheee avait rejoint Marlab en sa noire forteresse du royaume des morts.
Il coulait des jours heureux, auprès de sa reine, et jouissait de la position d'ambassadeur auprès des vivant, de chef de la PSM (police secrète des morts) et de prince du royaume, ce qui lui conférait également les commandement suprême des armées elfiques des morts. Ce n'était d'ailleurs pas un hasard si Marlab avait cru bon de lui confier ce poste. Après tout, la majeure partie des morts elfiques ayant été soldat avaient été soldat de l'empereur Orpheee de leur vivant, qui mieux que lui pouvait les commander ?

Pourtant, ces titres n'étaient que pis aller. En effet, depuis que Marlab siégeait sur le trône des morts, les guerres des ombres étaient finies.

Pourtant, ces temps derniers, d'alarmantes nouvelles provenaient du nord du royaume, et des troubles semblaient agiter les morts.

Soucieux, Orpheee entra ce jour là dans l'antichambre du cabinet de Marlab afin de lui communiquer le rapport de ses forces de polices. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout...

Après un échange de saluts protocolaires, Orpheee délivra ses rapports à Marlab :


On avait découvert qu'une société secrète, nommée RAA (Retour A l'Acienne) s'était formé dans les régions nord du royaume. Les membres de ce groupuscule, agissant pour le compte d'un mystérieux seigneur, prônaient un retour à l'ancienne, comme avant l'avènement de Marlab.
Il avaient formenté une rébelllion, et avaient commncé le rassemblement de petits groupes armés, dissiménés dans plusieurs nécropoles, inaperçuts en petits nombres, mais dont l'effectif total devait être assez conséquent. Assez pour inquiéter les autorités.

Marlab accueillit le rapport sans broncher. Son visage fermé témoignait néanmoins de sa colère.

-Prince Orpheee, appela-t-elle après un long mutisme.

-Ma Dame ?

-Je vous confie personellement cette enquête. Vous n'aurez de comptes à rendre qu'à vous et à moi-même. Voyagez incognito, et faites diligence. N'usez de vos pouvoirs que si nécéssaire. Votre nouvel Art Gris ne dois servir qu'en dernier recours.

-Votre Majesté, dit Orpheee en inclinant la tête. Dans un virevoltement de cape, il tourna les talons et s'apprêta à quiiter le bureau.

-Une dernière chose, Seigneur Elfe, l'interpella encore Marlab alors qu'il franchissait le seuil.
Aillez la bonté de prévenir le Président des Allysanais...

-Comme il vous plaira, Majesté.

-Oh, et... fait attention à toi, je t'en prie, murmura la souveraine, après un cour instant d'hésitation.

Et c'est en souriant que le mage quitta la pièce, les dernières paroles de Marlab résonnant encore dans sa tête.

Pendant ce temps là, Orpheee était lui aussi remonté à la surface, sans user cependant des mêmes artifices que sa reine. Pour lui, nul besoin de dissimuler son absence.
Il avait emporté ses armes avec lui, mais les tenaient dissimulées tout comme son armure sous une ample cape enchantée qui détournait l'attention de lui. Ainsi voyagea-t-il sans embûche jusqu'à la splendide Allysan où il eu la chance de croiser Morgane. Il eu avec elle une brève discussion, et en profita pour la féliciter de son exploit dans l'arène.
Ensuite, l'elfe quitta sa jeune amie et alla vers la tour de Mr le Président qui, lorsqu'Orpheee se fit connaître, lui accorda une audience immédiate.
L'ambassadeur des Ombres le mit rapidement au courant de la situation, lui demandant de rester vigilant et de prévenir les morts de tout signe suspect, afin que l'un d'eux puisse constater si le problème en question serait le fait d'un habitant de l'ombre renégat.
Pour cela, le Président se vit offrir un miroir qui lui permettait de contacter Orpheee à toute heure.

Sa mission accomplie, Orpheee quitta l'éminent personnage après l'avoir remercié en le nom de Marlab, puis quitta de nouveau la surface pour s'en aller vers les régions où sévissaient les troubles.

Orpheee cheminait vers les contrées septentrionales du royaume des Ombres.
Il avait décidé ne n'employer ni monture, ni magie, et avait revêtu par dessus son armure une ample cape noire qui dissimulait ses traits de même que l'épée qu'il portait à la ceinture.
Il passait ainsi pour un mort tout ce qu'il y avait de plus normal, puisque son vêtement était très utilisé par les non-vivants.
Alors qu'il courait à petites foulées le long de la route (tout elfe se respectant n'aurait jamais parcouru de longues distances en marchant, à moins d'être accompagné par une personne d'une autre race), Orpheee songeait à cette affaire, souhaitant de tout son cœur qu'il ne s'agisse pas
d'une vaste crise pouvant mener à la guerre civile.
Orpheee était mort parce qu'il l'avait voulu, en un certain sens. Disons, qu'il n'avait pas tout fait pour éviter le sort de son elfe noir de père. Si le mage avait fait ce choix, c'était parce qu'il en avait marre de se battre, même pour protéger les autres. Marre de prendre des vies à des gens qu'il ne connaissait pas et sur qui il n'avait aucun droit, si ce n'est celui du plus fort, marre de mener des hommes à la guerre pour qu'ils s'y entre-déchirent, marre de cautionner des massacres en le nom du Bien, notion qui dépend en fait d'un point de vue bien précis. Marre aussi de juger les gens, d'avoir le pouvoir, d'un seul mot, de les plonger dans la félicité comme dans le désespoir, marre de se sacrifier pour les autres depuis près de mille ans, sans jamais penser à lui, marre d'être encore en vie alors que tous ses amis ou presque étaient morts depuis des lustres. Et par-dessus tout, marre d'être séparé de celle qu'il aimait depuis la première fois qu'il l'avait vu. Marlab.
Pour toutes ces raisons, l'elfe avait accueilli la mort comme une délivrance. A présent, il mourrait, enfin heureux, aux côtés de Marlab, et n'aspirait qu'à la tranquillité, et à un repos bien mérité afin de passer du temps avec son aimée, et ses amis de toujours.
Orpheee avait peur d'une nouvelle guerre à mener. Il ne voulait pas la guerre. Il aurait tout donné pour que cette sombre histoire n'aie jamais eu lieu. Il ne voulait plus se battre, et ne rêvait que de bonheur et de paix. Plus jamais la guerre...

Alors qu'il parcourait lieue après lieue, Orpheee sentit autour de lui la présence rassurante de Marlab. Une partie du poids qui lui pesait sur le cœur s'envola, et il respira plus librement, adressant silencieusement un doux message à la nuit, sachant que sa reine l'entendrait.
Il arriva, alors que le jour pointait, aux contreforts de la Cast'din, une longue chaine de montagnes qui faisaient des territoires à leur nord une zone enclavée, difficile d'accès, et isolée, malgré les grands travaux d'aménagements réalisés sous le règne de Marlab. Orpheee continuait à courir.
Il passa la mi journée à traverser les montagnes, et se trouva dans une petite ville alors que l'astre du jour était à son Zénith. Il trouva rapidement une taverne et entra, dans le but de se renseigner. Une jolie faune composait la clientèle de l'établissement, et par instinct, Orpheee crispa sa main sur le pommeau de son épée. Il alla vers le comptoir sous les regards des clients aux mines patibulaires...
Il alla vers le long comptoir de bois brut qui occupait le fond de la salle et s'accouda au plateau de chêne vernis. Un serveuse s'approcha alors, une elfe d'une grande beauté.

-Mademoiselle, s'il vous plaît, l'interpella Orpheee.

L'intéressée se retourna, un charmant sourire aux lèvres.

-Mon seigneur ?

-Voilà, je cherche des renseignements, et... tout en parlant, le mage ôta son capuchon. Son visage apparut alors dans la lueur des torches fixées au mur de pierre.
Dès qu'elle vit les traits de l'elfe, la serveuse poussa un cri et fit tomber son plateau, dans un grand fracas de verre brisé. Le silence se fit dans la taverne tandis que la femme, sans s'occuper de son plateau, dévisageait Orpheee comme s'il se fût s'agit d'un vivant (ben oui, sont tous morts ! ^_^)
C'est alors que survint un homme, à la carrure impressionnante, un air mauvais sur sa face de brute, un long fouet à la main.

-Alors, ma jolie, persiflât il, que cela veut-il dire ?

Apeurée, l'interpellée recula vers le mur, se désintéressant d'Orpheee qui vit alors révolté le fouet fuser et claquer avec violence sur le torse de la serveuse. D'un coup sec, le bourreau ramena sa victime vers lui, la lanière de cuir s'enroulant brusquement autour d'elle, lui tirant un cri bref. Tout en la giflant avec violence, l’individu se mit à invectiver la serveuse qui tentait tant bien que mal de protéger de ses mains son corps frêle et souple. Un bouffée de rage froide envahi Orpheee. Avec vivacité, il bondit de l’autre côté du comptoir et arrêta au vol le bras pourtant énorme du tortionnaire. Le mage serra. Avec un grognement de surprise et de douleur, l’homme tenta de dégager son membre de la poigne de fer qui l’enserrait. Sans succès. La pression s’intensifia, en en un craquement écœurant couvert par un beuglement de douleur, le bras du tortionnaire se brisa.
Des clients se levèrent alors, arme au clair.


-Eh, toi, l’elfe, invectiva le premier. T’as pas le droit de traiter notre patron comme cela ! Cette vermine est son esclave, il en fait ce qu’il veut ! ! On va te faire ta fête, pourriture !

Et ils se jetèrent sur Orpheee. En soupirant, ce dernier tira sa lame, et avec une vitesse inouïe, il eût tôt fait de découper ses adversaires en petits morceaux. Ils allèrent se recoller en paix dans un coin.
Prenant la femme inconsciente dans ses bras, l’elfe sortit de la taverne. Un couteau lancé avec violence fut repoussé sous des yeux médusés par sa magie.
A quelques pas, il prononça un court sort de téléportation et atterrit à quelques kilomètres de là, sur une verte colline. Étendant la femme malmenée, l’elfe psalmodia quelques paroles. Tandis que son sort de guérison prenait forme, l'elfe restait songeur. Les choses étaient décidément anormales, ici. Marlab avait aboli l'esclavage depuis longtemps...
De la lumière passa de lui à la serveuse, qui ouvrit doucement les yeux. Alors, frappé de stupeur, Orpheee la reconnu.
Sa mère.
Encore sous le choc, Orpheee réfléchit quelques instants. Puis, décidant que cela vaudrait mieux que Marlab soit directement avertie de l'inquiétante nouvelle du retour de l'esclavagisme. De plus, il fallait effacer toutes traces de son passage et de la disparition de sa mère.
Ce dernier point était facile à appliquer, et Orpheee, en un quart d'heur, changea la mémoire des hommes présents dans l'auberge.
En revanche, quitter le royaume des morts s'avérait beaucoup plus compliqué. En effet, loin de la capitale et de la porte des morts, Orpheee avait de grandes difficultés à se téléporter chez le vivants. Et là, il lui fallait amener sa mère avec lui. Il n'eut donc d'autre solution que d'utiliser les arts gris. Nous ne décrirons pas ici quelle en furent les effets, mais un chat de passage nous affirma que ce fut spectaculaire. En tous cas, Orpheee passa sans encombre chez les vivants, avec sa mère, directement dans la cabane détrempée.

-Majesté, Sire Ghruümph, Dame Sytril, salua-t-il, tenant sa mère toujours très faible dans ses bras...

Puis, il se tourna vers la dernière personne présente dans la cabane.

-Dame Marlab.

Celle-ci, avant de lui lancer un bref regard inquiet, le foudroya du regard. Puis, sans mot dire, lui prit la femme des mains, la souleva comme une plume et l'étala sur la table, après avoir auparavant chassé d'un geste de la main les parchemins et les fioles qui y trainaient. Elle se tourna vers Grhüumhph, qui compris immédiatement son regard et se mit à préparer une décoction pour la blessée, le tout dans un grand silence. Enfin, lentement, Marlab, comme si elle avait soudainement tout le malheur du monde sur les épaules, se courba, s'aggripa à la chaise et s'effondra. Puis elle se reprit, et prit la parole.

-Mes amis, je venais vous annoncer de tristes nouvelles. La guerre en mon Royaume est inévitable. Les rebelles de l'Ancien Temps veulent ma tête. Car, je dois vous le rappeller, je ne suis pas morte, et c'est une hérésie pour certains Morts que de se voir gouverner par une Vivante. J'ai réussi à mater les premières rebellions, mais les revoilà, plus violentes qu'avant. L'affrontement est inévitable. Avant, nous avions avec nous l'effet de surprise, car ils avaient agi avec tellement de discrétion qu'ils étaient sûrs d'eux. Du moins, avant notre petit exploit de cet elfe ci-présent. En utilisant les Arts Gris, il a annoncé à tous les manipulateurs de magie un peu attentif qu'il était en possession d'informations capitales. Les rebelles vont donc accelérer les choses. Et je pense que les répercussions sur la Surface seront réelles. Je ne sais comment elles vont se manifester, mais les Ombres vont se reveiller.

-Hélas, votre Majesté, repris l'elfe, je craint fort que vos soupçons ne soient plus que fondés. En quittant le monde des morts, j'ai constaté de nombreuses déchirures dans la trame de l'univers. Je ne sais pas comment, mais des morts on quitté votre royaume. Et en masse. A première vue, il sont près de 500. En revanche, ils apparaîtront ici comme des spectres. seuls les mages avertis pourront les repérer, et je crains des exactions sur les civils.

Le mage se tu un instant, puis continua :

-Je suis un privilégié parmi les morts puisque j'ai eu la chance de conserver mon corps et le pouvoir qu'il renfermait. Les autres morts, eux, s'ils ont une consistance Solide dans les mondes d'en dessous, sont ici plus immatériels qu'un gaz. Mais s'ils sont avertis de la situation...

-... Ils pourraient s'approprier les corps des vivants ? Termina Ghruümph.

-C'est hélas ce dont j'ai peur...

Le silence tomba à nouveau dans la petite pièce. Non sans surprise, Sytril remarque l'évidente froideur qui se dégageait de Marlab et d'Orpheee. Ils semblaient distants, comme des inconnus.

Puis, Marlab prit la parole.

-Prince Orpheee, vous irez avertir le Président des Allysanais de la situation. Vous rejoindrez ensuite mon palais que vous ne quitterez qu'à nouvel ordre.

-Mais, ma Dame, et vous ? Je ne veux vous laisser...

Orpheee se tut soudain, et baissa la tête. Puis, il fit une vague révérence, et l'air complètement désemparé, marmonna une incantation et disparu après un dernier regard vers la silhouette étendue sur la table.
Une larme perla alors au coin de l'oeuil de la noire souveraine qui murmura tout doucement:

-Je sais, Orpheee. Je ne veux pas te quitter non plus...

L'orc et Sytril qui avaient parfaitement entendu ne dirent rien, mais compatirent en silence.
Orpheee, quand à lui, se dirigea avec lenteur vers la resplendissante Allysan, morose. Il savait que les spectres commençaient déjà à s'assembler. Il décida, à l'encontre des ordres de Marlab, d'aller faire un tour dans l'ancienne Aroulik.
En chemin, il croisa un étrange équipage. Une guerrière aux cheveux de sang chevauchait à la tête d'un convois de trois chariots. Le mage crut voir le prince Aïlin, mais accablé qu'il était, il ne réagit pas.
Après avoir fait le point avec Mr le président, il alla donc en Aroulik. Ce qu'il vit le glaça. Des centaines d'orcs verts sombre en armes, c'est à dire parmi les meilleurs combattants de Graak, gisaient au sol. Les spectres des morts, invisible aux yeux des mortels mais qu'Orpheee distinguait sans mal, entouraient les cadavres d'orcs, et certains commençaient déjà à s'y faufiler...

Orpheee, après avoir rasé Aroulik et défait les morts, apporta l'orbe qui retenait ceux-ci prisonniers, et la confia à Marlab. Nul doute qu'ils paieraient très cher leur rébellion.
Puis, Orpheee alla trouver Beldo et lui rendit son corps, l'informant que ses armes, ainsi que La Solide et Clarent reviendraient à son héritier. Bolbi, présent pour accueillir son descendant remercia chaleureusement Orpheee d'avoir retrouvé et sauvé Solide.

Puis, Le mage alla trouver sa reine. Ils passèrent un doux moment dans les appartements privés de la souveraine, puis Orpheee évoqua une idée qui lui trottait dans la tête depuis un moment déjà.

-Marlab, j'ai croisé Gribouille, l'autre jour, à la surface. J'ai eu une idée.

-Je t'écoute, répliqua Marlab.

-Voilà. Ici, tu es reine, mais tu es vivante, puisque depuis que je t'ai ressuscité, tu n'es pas morte. Aussi, si tu peux accomplir ici tout un tas d'enchantements, tu es limité par le fait que tu sois vivante dans la puissance. Mais moi, je suis mort, et apparemment, je suis très puissant parmi les morts, grâce aux Arts gris. Penses-tu qu'ensemble nous pourrions trouver un moyen de donner un nouveau corps à Gribouille ?

La reine réfléchi un moment. Puis, posant une douce main sur l'épaule d'Orpheee, elle déclara :

-Merci, Orpheee. Gribouille sera heureuse...

Lorsque Orpheee fit part de son intention à son amie Gribouille, celle ci fut très touchée. "J'apprécie énormement ce cadeau, comme l'a deviné mon amie Marlab. Il m'est pesant de ne pouvoir rester autant que je le veut chez les vivants. C'est donc quelque chose d'inestimable. Je te remercie, toi et Marlab.

Orpheee et Marlab se tenaient dans le grand laboratoire du palais, où se concentraient les recherches magiques et scientifiques du royaume.
Le lieu était d'une propreté impeccable, et éclairé dans ses moindres recoins par une douce lumière blanche provenant des globes de lumière magiques suspendus au plafond en ogive, à quelques dizaines de mètre du sol, soutenu par d’énormes colonnes sculptées ; et des grandes fenêtres donnant sur le parc où poussaient d'étranges plantes. Le vaste décors, composé de hautes étagères garnies de grimoires et de parchemins, de longues table de robuste bois vernies, de foules d'ustensiles de verre et de fer de toutes tailles et de toutes sortes, de grands chaudrons et alambics reliés entre eux par un entrelacs compliqué du tubes en verre où circulaient d'étranges fluides bouillonnants, de bocaux contenant mille et une choses, de sachets de poudre diverses et variées, de cages où étaient emprisonnés toutes sortes de créatures, était noyé dans une brume colorée provenant du glouglou des chaudrons reposants dans de vastes âtres. Mais le plus impressionnant parmi tout cela était sans nul doute une gigantesque table de pierre polie comme un miroir et couverte de runes qui luisaient d’un bel éclat bleuté.
D’ordinaire, le gigantesque lieu fourmillait d’une foule de chercheurs, mais depuis une semaine, un calme étrange régnait su l’ensemble. En effet, Orpheee et Marlab avaient réservé le laboratoire pour eux, afin de trouver une solution un problème de Sytril. A dix mètres au dessus du sol en damier, ils se trouvaient assis à une petite table posée sur une plate-forme de bois. Ils venaient de mettre la dernière main à leur projet.
L’opération se déroulerait en deux parties. Tout d’abord, ils allaient faire en sorte de réunir suffisamment d’énergie pour l’incantation. Ensuite, en lançant un sort sur le corps déjà en partie constitué de Gribouille, ils lui donneraient plus de cohésion et une densité supérieure, qui lui permettrait de rester en toute liberté au soleil.
Pour ce faire, ils avaient récupéré les os de la défunte naine afin de lancer le sort à partir de quelque chose, ayant de plus appartenu à l’intéressée, ce qui rendrait le sortilège plus efficace. Le processus complet devrait prendre plusieurs jours, puisque plus qu’un simple tour de magie, il s’agissait de manipuler un corps déjà existant, ce qui serait une véritable opération chirurgicale. La table serait le réceptacle d’énergie, et celle-ci, dirigée au préalable par des sorts, tiendrait Gribouille endormie et assurerait la fonctionnalité de son corps.
Le mage et sa compagne avaient troqué leurs tenues habituelles contre une longue robe de magicien blanche pour l’un, et une blouse noire pour l’autre.
Ils descendirent vers le sol, puis Orpheee toucha la table et se concentra un instant. Un éclair bleu jailli de sa main, se propageant au bloc de marbre blanc. Ce dernier brilla plus encore que t’habitude tandis que les runes luisaient plus fort tout à coup.
Orpheee avait dépensé les trois quarts de son énergie dans ce transfert de mana. Epuisé, il tomba sur le sol, le souffle court. Puis, d’une voix enrouée :

-Nous reprendrons demain à midi, j’aurais alors récupéré les forces nécessaires à l’opération.

Silencieuse, Marlab hocha la tête.

-Allons dormir, reprit Orpheee.

Le soir même, Marlab alla rendre visite rapidement à Gribouille. Elle lui expliqua a quoi Orpheee et elle avaient passé la journée. La prévenant que l'opération se déroulerait le lendemain.
Gribouille, consciente de la chance qu'elle avait ne se souciait peu du risque éventuel. Sa confiance était absolue en Marlab et Orphee.
C'est ainsi qu'elle retrouva les deux compagnons à l'aube, a la suite d'une nuit courte mais reposante.
Marlab tout comme Orpheee semblait déja toute concentrée dans la tache a venir.
Puis tous trois rentrèrent...

Gribouille se vit enlever son armure et ses vêtements de cuir noir. Puis, Marlab la revêtit d'une robe d'un blanc immaculé. Ensuite, la naine s'allongea sur le table, une légère appréhension lui nouant le ventre.

-Tien, mâche ceci, lui dit Orpheee, lui glissant un bonbon entre les lèvres.

Aussitôt, un air de profonde béatitude emplit les traits de la naine. Puis, lui posant une main douce et fraîche sur le front, Marlab lui dit :

-Endort-toi, mon amie, laisse-nous te protéger durant tes rêves.

Et Gribouille ferma les paupières, sombrant dans un bienfaiteur, peuplé de rêves étranges.
Dès qu'elle fut endormie, Orpheee et sa noire souveraine commencèrent leurs incantation, la voix vibrant d'énergie, en une longue et mélodieuse litanie. Dans le même temps, ils maniaient les os de la défunte naine au-dessus d'elle. Bientôt, les reliques se mirent à vibrer tandis qu'une douce lumière émanait d'eux. Alors, Marlab les plaça exactement à leur emplacement dans le corps de son amie. Au même moment, Orpheee finit une longue série de consones fluides et cascadant comme de l'eau hors de sa bouche. Alors, une vive lumière illumina violemment la salle. Lorsqu'Orpheee et Marlab purent à nouveau regarder, ils virent les os à nu, le corps de Gribouille ayant disparu. Une douce forme flottait au-dessus du tout... Puis, l'ectoplasme se posa en douceur sur le squelette. Alors, Marlab donna sa main à Orpheee et récita un nouveau sort. Une vague d'énergie jaillit de son compagnon à elle, puis par le biais de sa main tendue, se propagea à l'ensemble des os et de l'âme de la naine.
Lorsque ce fut fini, une silhouette bien connue reposait devant eux. Gribouille avait de nouveau un corps...

Gribouille aussitôt pris la parole de son air espiègle.
"Salutations!
Me revoila... En chair et en os, ce couc ci
Je vous remerci beaucoup pour ce présent fort utile. Maintenant, allons fêter ca autour d'une bonne bière. (virtuelle pour toi Orpheee =p)"

Marlab et Orpheee se regardèrent en coin, souriant de retrouver là leur compagnone naine.

Mais Orpheee retrouva bien vite son sérieux.

-Marlab, j'ai d'inquiétantes nouvelles. En raison de l'arrivée d'une gigantesque armée venant du sud, les Allysanais et les elfes ne pourront nous soutenir dans notre croisade contre les morts. D'ailleurs, ils risquent de ne pouvoir se défendre eux même, je le crains !

Les deux femmes restèrent songeuses un moment.

Puis, Orpheee reprit : Ne crois-tu pas possible de créer une armée de morts avec des corps, comme nous l'avons fait pour Marlab ? Les morts qui ont déjà un corps sont presque tous enrôlés dans mes armées ou polices et celles de Gribouille. Un nombre largement insuffisant, hélas...

Soudain, un éclair rouge perfora le ciel
-vous semblez m'oublier Sieur Orfeee.
Tout le monde se retourna:
-KREUTCH?
-et oui, Kreutch. Et n'oublions pas ses fidèles goblins. Et son fidèle destrier...KIKI!!! AU PIED!!! A propos de rien, j'ai eu un mal fou à vous retrouver (je ne maitrise pas encore bien le sort de téléportation, faudra que je prenne des cours de ratrapage)
-où étais tu pendant tout ce temps
-Je ne sais plus très bien...quelque part entre le néan et l'enfer, mais ce serait trop long à vous expliquer. Quoi qu'il en soit, je suis pret à vous aider, mais avant, j'aimerais qu'on m'explique un peut la situation, a savoir: Qui est encore en vie depuis mon dernier passage sur ce monde (et ne dites pas que je suis pas, c'est pas ma faute si j'étais bloqué dans un trou pommé pendant plusieurs siècle!)
tous les anciens compagnons restèrent un moment sans rien dire, puis Kreutch parla:
-bon puisque personne semble décidé à me le dire, je me lance...SA ME FAIT PLAISIR DE VOUS REVOIR!!!

"Moi aussi ca me fait plaisir" dit enfin Gribouille.
T"u comprends bien que c'est le bonheur de te revoir qui nous a coupé la parole... ! Tant de surprise! Mais c'est bien, j'vais pouvoir de nouveau te botter les fesses. Mais d'abord, dis nous en quoi peut tu nous aider? Non pas que je sous estime tes capacités. Juste qu'il ne vaut mieux pas que tu ai a utiliser un sort de téléportation... Ni un autre sort d'ailleurs ne t'en déplaise^^. Mais tu as tes fidèles gobelins, combien d'ailleurs? Et puis... le fameux Kiki. Kiki t'es où? Jamais la celui la??^^
Sinon, pour résumer la situation du royaume d'Allysan...
Ca va etre rapide je pense.
Il y a Orpheee et moi même, mais aussi mon amie Sytril, toutefois occupée. Puis, Néphénie une obscure arrivante, possédée par un dragon semble t'il. Il y a aussi un mélange de Bolbi et Beldo son descendant. Les deux étant morts.
Aussi, une compatriote naine, Ery'na , mais ca fait un petit peu qu'elle ne donne pas de nouvelle.
Sinon, il ya le reste, les théoriques.
Avec Léo, un baroudeur, mais partis fort loin j'en ai bien peur.
Monsieur le Président, qui vu son titre st débordé.
Marlab, reine du royaume des ombres qui essaye de régler la guerre qui menace par la bas.
Morgane, une elfette qui est l'apprenti de Dame Sytril et qui semble fort prometteuse, mais elle est partie en quete d'aventure actuellement.
Et puis, Grhuhumph le troll pacifique, que l'on peut de temps en temps apercevoir. Et quelques autres.
Pas si rapide que ca en fait, mais voila. Si ta besoin de plus d'info, n'hésite pas.

On parle de moi?
Alors me voila!!!
Bonjour a tous!
Oh, tient, un nouveau... Euh... C'est quoi ca!!!!
Aie! Quel est le truc qu'il me lèche les pieds?

-Kiki, arrête ca tout de suite!-

"Kiki", brave bete. (hop, un discret coup de pied pour l'écarter... Ni vu ni connu.)

C'est donc vous le propriétaire de ... De euh... De ce ... de cet "animal"?

-Oui, oui, c'est Kiki *haussement d'épaule et regard entendu*-

Et vous c'est?


-Kreutch! Mort-vivant pour vous servir!-

Ah alors c'est vous l'odeur?

-euh, non, ca c'est mes gobelins...-

Des gobelins, pouah!!!!

Ah, et sinon, moi c'est Eryn'a, naine de mon état!
Bienvenue parmi nous.

Sinon, parait que vous avez besoin d'aide? J'suis la moi! *se tournant vers les deux autres qui regardait en souriant la naine faire connaissance avec Kreutch et cie*

Merci pour les informations Gribouille, pour répondre à ta question "en quoi peux-tu nous aider?" j'ai ici 2000 gob's très experimentés, la plupart sont des vétérants de la bataille des montagnes (et oui, il sufit d'un petit sort de longévité pour que mes meilleurs gob's soient encore là après plusieurs centaines d'années) où j'avais, avec mes gob's, réussi à bloquer le passage à la puissante armée Arouliquienne en attendant les renforts d'Alysan. c'était juste après la mort de Marlab. (voir "le seigneur de guerre" dans l'ancien forum.) De plus, il se trouve, chère Gribouille, que je n'ai pas passé ces longues années en enfer assis sur une chaise longue, j'ai aquis beaucoup d'experience dans le domaine du combat. Quand à la puissance magique, même si je suis loin de vous égaler toi, Orpheee et Marlab, j'ai quand même réussi à m'echapper de enfers, ce qui n'est pas banal. Tout ça pour dire que je peux vous etre assez utile. ( vous pourrez aussi remarquer que je n'ai pas perdu ma légendaire modestie). Et pour finir, j'aimerais bien me battre a vos côtés, comme avant.


Soudain l'attention de Kreutch se porta sur Eryn'a
-Bien le bonjour noble dame, je suis content de voir de nouvelles têtes amies. J'espere que vous n'avez aucun préjugé sur les morts-vivants. Nous ne sommes pas tous des monstres, comme vous pourrez le constater lorsque l'on se connaitra mieux. Pour ma part, je ne suis absolument pas raciste, je partage même certaines coutumes avec les Nains, comme la Bière. J'espere que nous pourrons être amis!

Oh, oui, tu partage la bière. Mais jamais tu ne m'égalera tout de meme! Héhé! Meme si le titre peut etre remis en jeu lors d'un défi si ca te dit un de ces jours, après que nous ayons réglé le probleme actuel.
En cela, tes gob's et toi meme seront très utile! Et tu disais avoir besoin de rattrapage pour le téléportage, Sytril pourra s'en charger je pense! Comme ca tu sera d'autant plus efficace
Comme il l'a dit, (gribouille se tournant vers Eryn'a) c'est un gentil mort-vivant, mais... Surveille tes arrières! Comme tu as pu le remarquer, il ya Kiki... Et puis, quelques gob's peuvent etre indisciplinés. Mais Kreutch, lui meme, c'est un compagnon, alors t'inquiete! Apres votre premiere bataille tout sera dit. Car il est bien connu que se battre ensemble, et pas forcément l'un contre l'autre, forge les amitiés.

-Certes, intervint Orpheee. Je crois, Kreuch, que le président Allysanais appréciera un coup de main pour rejeter l'armée du sud à la mer. Quand à nos propres problèmes, je crains qu'il ne faille nous débrouiller seuls. Mais agissez vite de votre côté ! Ou je crains que l'Empereur n'établisse une solide base sur la plage. Cela se transformera alors en une grande et difficile campagne qui risque, malgré notre puissance, de tourner au désavantage d'Allysan.
Je vous rappelle que nous autres, chefs des morts, ne pouvons prendre officiellement position pour Allysan. Après tout, une large part des morts vient des terres du sud. Et vu les troubles qui agitent en ce même moment le royaume, nous ne pouvons les contrarier.

Au fait, Gribouille. Marlab s'excuse de ne pas de l'avoir dit elle-même, mais elle voudrai que tu accomplisses une mission pour elle. Il te faut retrouver le plus possible des reliques qui restent de nos plus valeureux guerriers. Nous voulons leur faire la même chose qu'à toi...

ouai, vous êtes bien gentils mais ce n'est pas avec 2000 gob's que je vais "remettre à la mer" plusieur millions d'ennemis. surtout que vu le temps que j'ai mis pour vous trouver, ils l'on déjà construite, leurs base!
Moi je veut bien leur arranger le portrait façon baffe du Nazgeule mais j'aimerais éviter le plan "mission impossible" ou "suicide héroïque"!! j'me suis pas tiré des enferts pour y retourner un mois plus tard.