Caché dans la lisière de la clairière, Aïlin décida soudain de se montrer.
Il tenait par prudence son épée à la main, et était sur le qui-vive.
Il n'accordait pas facilement sa confiance.
Comme d'habitude, un frisson le parcouru à la vue de Morgane la Vive. Il percevait presque l'aura de Lumière qu'elle dégageait. Cela le mettait mal à l'aise.
Sentiment certainement partagée par l'elfette, au vu du regard qu'elle posa sur le jeune prince, tout de noir vêtu.
-Gëda, cohz nua ! Dit l'elfe.
Sa superbe jument, son regard brillant d'intelligence, son harnachement décoratif tout d'argent scintillant au clair de lune, la magnifique amie d'Aïlin vint se placer derrière son cavalier qui rengaina sa lame et tenta sans grand succès de se détendre.
Encore une fois, Aïlin perçut un frisson chez Morgane. Elle ne semblait pas avoir compris le langage elfique. Plutôt étrange pour une elfe, songea le jeune homme, mais extraordinaire, après tout. Elle a tout de même vécu parmi les hommes, pas chez les elfes.
Pendant ce temps, la jeune guerrière regardait avec étonnement les deux elfes qui ne se quittaient pas du regard, s'observant avec circonspection.
Puis, soudainement, le jeune homme se tourna vers Téna.
-Bien le bonsoir, mademoiselle. Je vous prie de bien vouloir expliquer à votre tigre qu'il n'a pas intérêt à continuer à s'intéresser à Neige. Dans son propre bien.
Surprise, l'interpelée leva la tête, et obtempéra. Elle ne voulait pas se battre. Pas ce soir.
Puis, le prince se tourna à nouveau vers Morgane :
-Bonsoir, chère amie. Je vous cherchai. Je me demandais si vous, qui avez connu Orpheee personnellement, pourriez me parler de lui ?